Une vive contestation a éclaté ce lundi 21 juillet 2025 devant les locaux du parquet de la capitale.
En colère, une trentaine d’avocats issus du barreau de Port-au-Prince ont manifesté pour réclamer la révocation immédiate du commissaire du gouvernement, Me Frantz Monclair, qu’ils accusent d’être au cœur d’un système de corruption généralisée.
Munis de pancartes et scandant des slogans hostiles, les protestataires se sont réunis à Delmas 75 pour dénoncer un climat d’impunité et d’abus au sein de l’appareil judiciaire. « Ce commissaire transforme la justice en outil personnel. C’est une honte pour l’institution », a déclaré un avocat mobilisé sur place.
Les griefs formulés contre le chef du parquet sont lourds : concussion, favoritisme, népotisme. Selon les avocats mobilisés, la gestion de Frantz Monclair est entachée de pratiques illégales qui entravent le bon déroulement des affaires judiciaires. Certains parlent même d’un « marché de la justice » où l’accès à une décision équitable dépend de relations ou de contributions financières. « Des dossiers restent bloqués sans raison valable pendant des mois. D’autres, par contre, sont miraculeusement expédiés lorsqu’ils concernent des proches du pouvoir », fustige un autre avocat présent au rassemblement.
Face à ce qu’ils qualifient de dérives graves, les protestataires annoncent qu’ils saisiront officiellement le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), afin de réclamer une enquête et une sanction contre Frantz Monclair. « Il est temps que le CSPJ prenne ses responsabilités. Le silence est complice », ont-ils déclaré d’une seule voix. La manifestation n’a pas été sans heurts. Des pneus ont été incendiés devant le parquet, créant une brève situation de tension. Les forces de l’ordre, rapidement déployées, ont dispersé les manifestants sans affrontements majeurs, mais sous haute surveillance.
Cette nouvelle contestation vient s’ajouter à une série de remises en question de l’appareil judiciaire haïtien, déjà affaibli par des années de crise, de grèves, et de scandales. Pour beaucoup d’observateurs, cette mobilisation reflète le malaise profond des professionnels du droit face à un système qu’ils jugent dysfonctionnel.
Alors que le CSPJ est désormais interpellé, la suite de cette affaire pourrait être déterminante pour la crédibilité – ou le discrédit – du système judiciaire haïtien dans son ensemble.
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