Dans un geste fort aux implications diplomatiques majeures, le Département d’État américain a décidé d’agir contre plusieurs résidents permanents légaux soupçonnés de soutenir l’organisation criminelle Viv Ansanm, qualifiée d’organisation terroriste étrangère (FTO). Cette initiative marque un tournant dans la politique américaine à l’égard de certains membres de la diaspora haïtienne impliqués dans la crise sécuritaire que traverse leur pays d’origine.
Les individus visés, bien que légalement établis sur le sol américain, sont accusés d’avoir entretenu des liens actifs avec des chefs de gangs opérant en Haïti. D’après les autorités, ils auraient facilité, soutenu ou collaboré avec des acteurs armés liés à Viv Ansanm, groupe largement tenu responsable de la terreur qui paralyse le pays.
La décision du gouvernement américain s’appuie sur une disposition légale de la Loi sur l’immigration (section 237(a)(4)(C)) qui permet d’expulser toute personne dont les actes sont jugés contraires aux intérêts diplomatiques ou sécuritaires des États-Unis. Ces résidents légaux, malgré leur statut, risquent désormais une déportation. « Le soutien à des groupes violents qui déstabilisent Haïti ne sera pas toléré, même depuis le territoire américain », ont déclaré des responsables du Département d’État.
Cette annonce envoie un signal clair à ceux qui, au sein de la diaspora, pourraient être tentés de financer ou d’appuyer indirectement des opérations criminelles en Haïti. Elle s’inscrit également dans une stratégie plus large visant à tarir les ressources financières des gangs haïtiens, souvent alimentées depuis l’étranger.
La décision a déjà suscité des réactions au sein de la communauté haïtienne aux États-Unis, où certains redoutent une vague de stigmatisation. Des organisations de défense des droits des immigrés appellent à la prudence dans l’application de cette mesure, craignant que des innocents ne soient injustement ciblés.
En Haïti, cette position américaine pourrait être perçue comme un renforcement du soutien international face à la montée des groupes armés. Toutefois, elle soulève aussi la question de la coopération entre les autorités américaines et haïtiennes pour identifier les réseaux transnationaux de financement des gangs.
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