 
                            Propulsé à la tête du Real Madrid cet été, Xabi Alonso doit gérer un vestiaire peuplé de stars et les égos qui vont avec. Si les résultats sont là pour le moment, l’Espagnol met en place des méthodes qui ne font pas forcément l’unanimité dans son groupe.
Cet été, Xabi Alonso a enfilé le costume d’entraîneur du Real Madrid. Un bond de géant pour l’ancien milieu de terrain, qui a construit avec intelligence son parcours. Après avoir dirigé l’équipe U14 de la Casa Blanca, il a pris les rênes de la réserve de la Real Sociedad avant de poser ses valises en Allemagne pour s’installer sur le banc du Bayer Leverkusen. Un club qu’il a mené au titre en Bundesliga en 2024. Dragué par les meilleurs clubs européens, notamment Liverpool qui voyait en lui le possible successeur de Jürgen Klopp, il est resté une année de plus de l’autre côté du Rhin avant de s’envoler pour Madrid durant l’été 2025. Alors qu’il devait prendre les commandes de l’équipe après la Coupe du Monde des Clubs, le natif de Tolosa a finalement commencé plus tôt que prévu.
 
                                              Il a pu poser les bases de son équipe, qu’il a donc découvert lors du tournoi organisé aux États-Unis. Très rapidement, il a voulu imposer son style et ses règles au groupe madrilène. Contrairement à Carlo Ancelotti, il a décidé de faire plus jouer la concurrence entre les joueurs, y compris avec les stars. On peut cependant mettre de côté Kylian Mbappé, qui est le joueur sur lequel il s’appuie quoiqu’il arrive. De plus, Xabi Alonso a également insisté sur le travail défensif, notamment en ce qui concerne le pressing. Tout le monde doit s’y mettre, y compris les joueurs offensifs. Une petite révolution. Après avoir atteint les 1/2 finales de la Coupe du Monde des Clubs et profité de quelques jours de congés, tout ce petit monde s’est retrouvé à Valdebebas pour lancer la nouvelle saison.
En parallèle, il a fallu aussi gérer le mercato. Un mercato où Xabi Alonso a eu son mot à dire sur certains dossiers. Il a par exemple fermé la porte à une prolongation de Luka Modric. Il n’a pas non plus retenu Rodrygo, auquel il a clairement signifié aux États-Unis qu’il ne serait pas un titulaire et qu’il comptait miser notamment sur Franco Mastantuono. Un coup rude pour le Brésilien, qui était un joueur important pour Ancelotti. Son déclassement a fait parler, mais il est finalement resté avec l’envie de se battre pour se faire une place du côté gauche. Celui de Vinicius Jr. Un autre joueur qui a beaucoup de mal avec les méthodes de Xabi Alonso. Titulaire en force avec le Mister, Vini Jr n’a plus aucun traitement de faveur.
Il est souvent aligné dans le onze, mais son nouveau coach n’hésite pas à le faire sortir. Il a terminé seulement 3 des 10 rencontres qu’il a débutées cette saison. Le Brésilien a aussi été remplaçant à 3 reprises. Une gestion qu’il ne supporte pas. Il a d’ailleurs piqué une énorme colère lorsqu’il a compris qu’il allait sortir lors du Clasico dimanche après-midi. La goutte d’eau qui a fait exploser le vase pour Vinicius Jr, qui s’est plaint d’être toujours remplacé et qui a brandi la menace d’un départ. Interrogé à ce sujet, Xabi Alonso a assuré que les choses seraient réglées en coulisse. Mais cet incident fait encore beaucoup parler ce mardi, d’autant que plusieurs médias ibériques assurent que le joueur de 25 ans s’en ira si sa situation ne s’améliore pas. The Athletic a notamment expliqué qu’il estime que Xabi Alonso ne l’apprécie pas. Une patate chaude qui est donc entre les mains du Real Madrid, qui maintient sa totale confiance en son coach. Un technicien de 43 ans qui a marqué des points depuis le début de la saison. Son équipe est première du classement en Liga, malgré un couac contre l’Atlético de Madrid. La victoire contre le Barça lui a permis de se racheter selon Marca qui évoque «le chef-d’œuvre de Xabi Alonso pour détruire le Barça» et «son plan impeccable» dimanche. Mais l’ancien entraîneur du Bayer Leverkusen ne fait pas totalement l’unanimité. Sur Radio Marca, le journaliste Roberto Gomes estime par exemple qu’il a commis une erreur en sortant Vini Jr.
«Vinicius est sur le marché, à moins qu’il n’y ait une opération rapide et urgente du Real Madrid pour le renouveler. La première erreur est commise par l’entraîneur du Real Madrid et elle est tactiquement grave. Il y a une énorme inquiétude parce que Vinicius va gagner la bataille. Le président du Real Madrid doit choisir entre Alonso et Vinicius. Vinicius, il n’y en a qu’un au monde. Il y a beaucoup d’entraîneurs.» Au Brésil, Globo Esporte se range aussi du côté du joueur. «En coulisse, on sentait déjà que VinÃcius était à bout de souffle en raison des fréquents remplacements de l’entraîneur. On a le sentiment que la décision de le remplacer dépasse l’analyse de la performance. Malgré 29 minutes de moins que ses coéquipiers ayant terminé la rencontre, Vini a été le joueur ayant réalisé le plus de sprints à haute intensité contre Barcelone.» Le média poursuit : «cette saison, il a contribué à neuf buts (cinq buts et quatre passes décisives), en plus de son rôle clé dans des statistiques telles que les buts décisifs contre le Barça et la Juventus lors des derniers matches, les cartons rouges lors du match contre Getafe et le penalty concédé lors de la victoire en Ligue des Champions contre Marseille. La somme de ces facteurs permet de remettre en question la réduction drastique du temps de jeu de VinÃcius entre la saison dernière sous Ancelotti et le début de l’ère Xabi Alonso. En 2024/2025, le Brésilien était le septième joueur le plus utilisé, avec 89 % du temps de jeu possible, aux côtés de Mbappé et derrière Courtois, Valverde, Bellingham, Tchouaméni et Rüdiger. Au début de la saison, ce pourcentage est tombé à 75 %, derrière des joueurs moins décisifs comme Arda Güler, qui affichait 76 %.»
Plusieurs joueurs sont mécontents avec le nouveau staff : Ancien de la Casa Blanca, Toni Kroos a aussi compris la réaction du Brésilien. « Quand on réalise une performance exceptionnelle, surtout un match comme celui-ci, on n’est pas content. Je n’ai jamais aimé être remplacé non plus. Mais pour être honnête, je ne suis jamais rentré directement aux vestiaires après.» Les choix de Xabi Alonso ne sont pas totalement compris. D’ailleurs, il n’y a pas que Vini Jr qui n’est pas satisfait. Globo Esporte révèle que la direction madrilène, dont Florentino Pérez, est consciente qu’une grande partie de l’effectif est mécontente de la gestion de Xabi Alonso et de son staff, qui mettent une grande distance avec les joueurs. «Antonio Rüdiger a notamment exprimé avec véhémence à l’un des adjoints le mécontentement de l’équipe face à la manière dont les relations avec le groupe ont été gérées», selon GE. Outre l’Allemand, Rodrygo n’a pas non plus compris son déclassement, lui qui n’a pas apprécié d’être remplacé face à Oviedo à la fin du mois d’août. Fede Valverde s’est, lui, plaint du fait qu’il n’est pas né pour jouer latéral. Xabi Alonso l’a laissé sur le banc le match suivant face au Kairat Almaty. Endrick, lui aussi, a du mal. Le Brésilien, blessé, a vu Gonzalo Garcia lui passer devant. L’entraîneur espagnol a insisté pour garder Gonzalo Garcia, qui devait partir en prêt mais qui a profité du Mondial des Clubs pour marquer des points. Une fois de retour, Endrick n’a toujours pas joué la moindre minute cette saison. Il fait partie des joueurs mécontents depuis l’arrivée de Xabi Alonso, qui impose son style et ses règles. D’autres, comme Arda Güler, sont heureux car ils ont gagné au change depuis le départ d’Ancelotti. Xabi Alonso a redistribué les cartes à Madrid.
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