Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, en visite à Saint-Domingue, a acté hier mercredi que la République dominicaine autorise l’armée américaine à utiliser certaines installations aéroportuaires dans le cadre de son déploiement antidrogue dans les Caraïbes et le Pacifique.
Cette coopération intervient alors que Washington intensifie ses opérations régionales et que le président américain multiplie les signaux contradictoires concernant d’éventuelles frappes sur le territoire vénézuélien. Il a déjà autorisé des actions clandestines de la CIA au Venezuela tout en affirmant vouloir dialoguer avec le président Nicolás Maduro.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire américain à la Défense, le président dominicain Luis Abinader a confirmé l’accord conclu. « Nous avons autorisé les États-Unis, pour une durée limitée, à utiliser des espaces restreints dans la base aérienne de San Isidro et dans l’aéroport international des Amériques, pour des opérations logistiques d’avions de ravitaillement en carburant, de transport d’équipements et de personnel technique », a-t-il déclaré.
Les États-Unis ont récemment déployé dans la région le plus grand porte-avions du monde, accompagné de navires de guerre et d’avions de chasse, dans le cadre d’opérations visant notamment le Venezuela. Ni Abinader ni Hegseth n’ont toutefois mentionné ce pays lors de la conférence. Le ministre américain de la Défense a défendu la stratégie militaire en cours : « Je veux que ceux qui regardent et voient les bateaux de narco-terroristes exploser comprennent que nous prenons cette mission très au sérieux », a-t-il lancé, assurant que les États-Unis disposent des « meilleurs renseignements », du « meilleur processus » et des « meilleurs avocats » pour cibler les réseaux criminels. Il a ajouté : « Nous devons affronter les narco-terroristes et leurs activités illégales avec force et rapidité. C’est le seul langage qu’ils comprennent. »
Ces opérations soulèvent toutefois de vives critiques. À Caracas, le procureur général vénézuélien Tarek William Saab a dénoncé des actions qui, selon lui, « frôlent l’extinction du droit international ». Il a estimé que ces frappes américaines constituent « un bûcher dans lequel on brûle la Déclaration universelle des droits de l’homme » et d’autres fondements juridiques internationaux.
Interrogé sur l’existence du « Cartel de los Soles », que Washington associe au président Maduro, Saab a qualifié cette organisation de « création de la CIA », tout en assurant que le Venezuela mène efficacement la lutte contre le trafic de drogue.
Le « Cartel de los Soles » demeure une entité controversée dont l’existence concrète n’a jamais été pleinement établie. Il est souvent décrit par les experts comme un ensemble de réseaux de corruption facilitant certaines activités illicites plutôt qu’un cartel structuré. Washington l’a néanmoins désigné, lundi, comme organisation terroriste.
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