L’Institution du Sacré-Cœur de Turgeau a été ravagée par un incendie volontaire, plongeant des milliers d’anciennes élèves, d’enseignants, de parents et de membres de la communauté éducative dans la stupeur et l’indignation.
L’acte, qualifié d’odieux et de criminel, dépasse la simple destruction d’un bâtiment : il s’attaque à un pilier de formation, de valeurs et d’histoire dans un pays déjà fragilisé par des crises successives.
Reconstruite avec difficulté après le séisme dévastateur de 2010, l’Institution du Sacré-Cœur représentait un symbole de résilience. Les efforts collectifs consentis pendant des années des religieuses aux professeurs, des parents aux anciennes élèves ont permis de redonner vie à cet espace de savoir. Le voir partir en fumée, cette fois sous l’effet d’un incendie criminel, provoque une douleur supplémentaire, lourde et incompréhensible.
Détruire volontairement une école, c’est s’en prendre à ce qui reste d’espoir dans un pays où l’éducation constitue l’un des derniers remparts contre la dérive sociale et l’effondrement institutionnel. C’est également effacer des souvenirs, annihiler le travail quotidien de ceux et celles qui, chaque matin, portent la mission d’enseigner et de transmettre.
Depuis plusieurs générations, l’Institution du Sacré-Cœur a contribué à former des femmes engagées, compétentes et audacieuses. Ses élèves, marquées par des devises fortes et inspirantes, ont poursuivi des carrières diversifiées en Haïti et à l’international, devenant médecins, enseignantes, avocates, artistes, journalistes, entrepreneures ou militantes.
Fidèles à leur Alma Mater, nombre d’entre elles y ont inscrit leurs propres filles, perpétuant un lien sentimental et éducatif unique. L’incendie apparaît ainsi comme un coup porté à une communauté soudée par l’histoire, la tradition et l’amour d’une institution qui a façonné des milliers de vies.
Malgré la colère et la tristesse, les responsables et les anciennes élèves affirment rester debout. Leur message est clair : la destruction matérielle ne saurait anéantir la mission de l’école ni les valeurs qu’elle a inculquées.
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