En marge de la 46e Conférence ministérielle de la Francophonie, Haïti et le Rwanda ont profité d’un tête-à -tête ministériel pour redéfinir les contours de leur collaboration. Les discussions ont fait émerger l’idée d’un partenariat élargi, mêlant enjeux sécuritaires, diplomatiques et perspectives d’engagement sur le terrain.
Au centre des échanges, Kigali a exprimé son intérêt pour une mission de prospection à Port-au-Prince, une étape jugée indispensable avant toute décision opérationnelle. Cette délégation rwandaise, qui pourrait être dépêchée « dans des conditions appropriées », aura pour objectif d’évaluer les besoins sécuritaires immédiats et d’identifier les leviers de coopération les plus efficaces.
Les deux ministres ont également revisité la question d’un éventuel déploiement de forces rwandaises en Haïti, en référence à la résolution 2793 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui instaure la Force de répression des gangs (FRG). Cette option, encore à l’étude, s’inscrirait dans une logique d’appui direct aux autorités haïtiennes engagées dans la lutte contre la criminalité armée.
Sur le plan diplomatique, Port-au-Prince et Kigali ont discuté de l’ouverture possible d’une représentation haïtienne au Rwanda, signe d’une volonté commune d’approfondir les liens bilatéraux. Cette démarche serait perçue comme un geste fort, destiné à accompagner une coopération appelée à se structurer dans la durée.
À l’issue de la rencontre, le ministère haïtien des Affaires étrangères a souligné que le rétablissement de la sécurité demeure une priorité absolue pour garantir la stabilité institutionnelle et relancer le processus démocratique. Les deux pays se sont engagés à poursuivre les consultations techniques et politiques, déterminés à poser les bases d’un partenariat stratégique face à la crise sécuritaire haïtienne.
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