Cuba bloque les transferts internationaux : les investisseurs en alerte

• Par Jean Rony Poito PETIT FRERE
• 21-11-2025
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• Le Placentin

Le gouvernement cubain a imposé de nouvelles restrictions sévères sur les opérations financières impliquant des devises étrangères. Selon plusieurs sources diplomatiques et entrepreneuriales, les entreprises étrangères basées sur l’île ne peuvent désormais plus effectuer de transferts internationaux ni retirer les devises déposées dans les banques locales.

Cette décision confirme la mise en place d’un véritable corralito financier, une situation qui était perceptible depuis plusieurs mois mais que les autorités de La Havane n’avaient jamais reconnue publiquement. Elle intervient dans un contexte de crise économique aiguë, marqué par une pénurie de liquidités, la chute des exportations et l’effondrement du tourisme.

Pour tenter de rassurer les investisseurs, le gouvernement a lancé un nouveau type de compte baptisé “compte réel”. Celui-ci doit être alimenté uniquement par des devises provenant de l’étranger et, en théorie, permet aux entreprises d’effectuer des transferts internationaux et des retraits en espèces.

Ce mécanisme s’inscrit dans le Programme de Gouvernement pour Corriger les Distorsions et Relancer l’Économie, un plan visant à réorganiser la gestion des devises et à stimuler une économie à bout de souffle.

Mais plusieurs entreprises ayant déjà adopté ces comptes rapportent des blocages : retards inexpliqués, limitations informelles, refus de transfert. Ces dysfonctionnements remettent en cause la crédibilité du dispositif et alimentent davantage l’inquiétude des milieux d’affaires.

Ces nouvelles mesures risquent de porter un coup supplémentaire à l’attractivité économique de Cuba. Les entreprises étrangères, déjà confrontées à des difficultés opérationnelles et à un manque de visibilité, s’inquiètent de l’absence de garantie sur leurs fonds.

Des analystes estiment que ces restrictions pourraient entraîner un recul significatif des investissements directs étrangers, lesquels constituent pourtant une ressource essentielle pour l’économie cubaine. Dans un contexte de fragilité financière extrême, la stratégie de La Havane pourrait offrir une solution temporaire à la crise de liquidités, mais au prix d’un affaiblissement durable de la confiance internationale.