La récente publication d’AyiboPost sur la situation urbaine du Cap-Haïtien a suscité la réaction immédiate de l’ancien Premier ministre Laurent Salvador Lamothe. Il accuse le média de présenter une analyse partielle, qui omet des éléments essentiels et déforme la réalité des politiques publiques mises en œuvre dans la ville.
Lamothe fustige particulièrement l’absence de référence à PetroCaribe et dénonce le fait que l’article minimise le rôle des investissements passés. Selon lui, le Plan stratégique de développement d’Haïti (PSDH), conçu sous l’administration de René Préval et présenté sous son gouvernement, mobilisait des partenaires tels que la Banque mondiale, la BID, l’ONU, des ONG, le secteur privé et la diaspora. Il rappelle également la modernisation de l’aéroport du Cap-Haïtien et la période de stabilité exceptionnelle entre 2012 et 2014, caractérisée par zéro gangs, quasi zéro enlèvements et une gourde à près de 40 pour un dollar.
De son côté, AyiboPost décrit un Cap-Haïtien sous forte pression urbaine. Le média met en avant l’urbanisation rapide et désordonnée, le manque de gouvernance locale et la multiplication de plans d’aménagement jamais appliqués. L’afflux de dizaines de milliers de déplacés internes, fuyant l’insécurité dans d’autres régions, accentuerait selon le média la congestion de la ville et la dégradation des infrastructures. Le quotidien des habitants y est présenté comme de plus en plus difficile, entre embouteillages, immondices et services publics insuffisants.
La confrontation entre ces deux récits révèle un contraste frappant. Lamothe insiste sur le contexte historique, les investissements réalisés et les succès de certaines initiatives, tandis qu’AyiboPost se concentre sur les effets visibles de l’urbanisation non maîtrisée et les défaillances des autorités locales. L’ancien Premier ministre estime que cette présentation partielle fausse la perception de son action et de la situation réelle de la ville.
Pour Lamothe, l’article constitue une « désinformation grossière » et un véritable « assassinat de caractère ». Il reproche au média d’avoir passé sous silence des éléments clés et de ne montrer qu’une partie des faits, contribuant ainsi à une lecture tronquée de la crise urbaine.
En conclusion, l’ancien chef du gouvernement appelle à un traitement plus complet et rigoureux du dossier. Il insiste pour que l’on prenne en compte l’ensemble des financements mobilisés, les projets réalisés et la stabilité historique de la période 2012-2014, afin d’éviter que des omissions ou des interprétations biaisées ne déforment la compréhension des enjeux urbains du Cap-Haïtien.
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