L'Organisation mondiale de la santé a déclenché mercredi son plus haut niveau d'alerte sanitaire au niveau international face à la résurgence des cas de Mpox en Afrique.
«Aujourd'hui, le comité d'urgence s'est réuni et m'a fait savoir qu'à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J'ai accepté cet avis», a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. «C'est une situation qui devrait tous nous préoccuper», a-t-il dit.
Seul le chef de l'OMS peut lancer l'urgence de santé publique de portée internationale, sur les conseils d'un comité ad hoc d'experts. Les 15 membres de ce comité ayant participé à la réunion «ont tous» estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale, a affirmé aux journalistes le président du groupe d'experts, Dimie Ogoina. «De nombreux membres du comité d'urgence sont d'avis que ce qui se passe en Afrique est en fait le sommet de l'iceberg, que le défi est plus grand et qu'en raison des faiblesses du système de santé, nous n'avons pas une vue d'ensemble du fardeau que représente le mpox», a-t-il dit, appelant à renforcer la surveillance et soulignant le manque de vaccins.
L'urgence de santé publique de portée internationale est la plus haute alerte que l'OMS peut déclencher. L'OMS avait déjà pris une telle décision en 2022, lorsqu'une épidémie de mpox (portée par le clade 2b) s'était étendue à travers le monde.
Mardi dernier, l'agence de santé de l'Union africaine a déclaré de son côté une «urgence de santé publique», son plus haut niveau d'alerte, face à l'épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un «appel clair à l'action» pour enrayer sa propagation.
Décréter l'alerte maximale au niveau mondial «peut permettre à l'OMS d'accéder à des fonds pour les interventions d'urgence. Pour le reste, les mêmes priorités demeurent : investir dans la capacité de diagnostic, la réponse de santé publique, l'aide au traitement et la vaccination. Cela ne sera pas facile», selon Marion Koopmans, professeur à l'université Erasmus de Rotterdam. Cela permettrait également «d'attirer l'attention sur le problème du mpox ailleurs qu'en Afrique» alors que l'épidémie de 2002 n'a pas encore été endiguée, estime-t-elle.
Le Placentin avec AFP.
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