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Société

Le RNDDH dénonce la terreur des gangs dans l’Artibonite et pointe l’inaction de l’État

Le Réseau national des droits humains (RNDDH) tire la sonnette d’alarme sur la dégradation de la sécurité dans le département de l’Artibonite. Autrefois reconnu comme un centre agricole prospère, le département est désormais le théâtre d’une violence endémique qui affecte gravement le quotidien de ses habitants. Entre massacres, vols, incendies et déplacements forcés, la population vit dans un climat de peur permanent.

Selon le rapport publié par l’organisme ce 9 octobre, huit des dix-sept communes du département, dont Gros-Morne, Liancourt, Marchand-Dessalines, Petite-Rivière et Verrettes, sont quotidiennement exposées aux exactions des gangs armés. Entre janvier et septembre 2025, vingt-quatre attaques et massacres y ont été recensés, faisant au moins 84 victimes, parmi lesquelles quatre policiers et deux agents de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).

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L’étude fait également état de destructions importantes des infrastructures publiques et privées. Trois commissariats, deux tribunaux de paix et plusieurs autres institutions ont été vandalisés ou incendiés. Des centaines de maisons et de véhicules, y compris des blindés de la PNH, ont été détruits. Lors de l’assaut contre le commissariat de Marchand-Dessalines, plusieurs détenus ont profité de l’attaque pour s’évader.

Pour se protéger, des brigades d’autodéfense se sont constituées, notamment au sein de la « Coalition », regroupant des groupes de Canaux, Chandelle, Jean-Denis et d’autres localités. Selon l’organisme des droits humains, si ces brigades prétendent défendre la population, certaines participent elles-mêmes à des violences, comme l’attaque du 24 mai 2025 à Préval. Ces affrontements nourrissent un cycle de représailles meurtrières dans le département.

Malgré la présence de la PNH, des Forces armées d’Haïti (FAD’H) et de la MMAS, les gangs continuent de contrôler plusieurs zones, souligne le rapport. L’organisme dénonce l’inaction des autorités, qui laisse s’installer un climat d’impunité et expose la population à des risques accrus.

En conclusion, le RNDDH recommande des mesures urgentes : renforcer la Police nationale, assurer la protection des civils, soutenir les victimes et renforcer les capacités de renseignement pour contrer les activités des gangs. Sans intervention rapide et efficace, prévient le rapport, la violence pourrait s’étendre aux autres communes de l’Artibonite et menacer la stabilité de l’ensemble du pays.

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Yvena ISIDOR

Journaliste

Journaliste, à la fois présentatrice de radio et rédactrice depuis 2021, Professeure de mathématiques avec une formation en génie civil, militante dans le monde culturel comme animatrice de club d'art et de spectacle.

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