Haïti : l’ONU dénonce des frappes de drones « probablement illégales

Diplomatie

Haïti : l’ONU dénonce des frappes de drones « probablement illégales » contre les gangs

Genève, le 2 octobre 2025 – Le Haut-Commissaire des Nations Unis aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé une vive inquiétation quant à l’usage croissant de drones explosifs par les autorités haïtiennes dans la lutte contre les gangs armés à Port-au-Prime. Selon les données communiquées par l’ONU, ces frappes, menées depuis le mois de mars 2025, ont causé la mort d’au moins 559 personnes, dont 11 enfants, à la mi-septembre.

« Depuis mars, le gouvernement a intensifié son utilisation de drones explosifs dans ses opérations anti-gangs à Port-au-Prince. À la mi-septembre, les frappes de drones ont tué au moins 559 personnes, dont 11 enfants. La plupart de ces frappes de drones sont probablement illégales en vertu du droit international des droits de l’homme », a déclaré le Haut-Commissaire.

Volker Türk a précisé que l’ampleur et la nature de ces opérations soulèvent de graves préoccupations quant à la proportionnalité et à la légalité de l’usage de la force. Il a appelé les autorités haïtiennes à ouvrir des enquêtes indépendantes et crédibles sur l’emploi de ces drones et sur les cas d’usage excessif de la force.

Le responsable onusien a rappelé que toute action sécuritaire, même dans le cadre de la lutte contre la criminalité, doit respecter les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité.

Cette déclaration du Haut-Commissaire intervient alors que la situation sécuritaire reste explosive dans la capitale haïtienne, où les bandes armées continuent de semer la terreur. L’usage de drones par les forces de l’ordre, une stratégie apparue ces derniers mois, suscite de nombreuses controverses quant à son impact sur les civils et sa conformité avec les normes internationales en matière de droits humains.