L’Ukraine a récemment intensifié ses attaques en mer Noire, visant un terminal pétrolier majeur ainsi que deux navires-cargos associés à la Russie. Ces frappes, menées au cœur d’une route maritime stratégique, menacent d’exacerber les tensions dans une région déjà instable. En réaction, la Turquie a exhorté Moscou et Kiev, le mercredi 3 décembre, à épargner les infrastructures énergétiques du conflit, soulignant que toute escalade pourrait avoir de lourdes répercussions économiques, bien au-delà de la zone immédiate.
Ces offensives surviennent alors que l’Ukraine subit une pression croissante sur le terrain militaire, face à une avancée russe dans l’est du pays. À cela s’ajoute une crise politique majeure à Kiev, marquée par le limogeage du chef de cabinet présidentiel, Andriy Iermak, impliqué dans une affaire de corruption retentissante.
Pour Moscou, la mer Noire représente un corridor vital : près d’un tiers de ses échanges commerciaux y transitent. Les récentes frappes ukrainiennes, bien qu’encore limitées, ciblent ce que les experts appellent la « flotte fantôme » — une armada d’environ un millier de navires utilisés pour contourner les sanctions et maintenir les exportations pétrolières russes.
Selon Paul Tourret, spécialiste de l’économie maritime, ces attaques n’ont pas encore d’impact majeur, mais si elles se multiplient, elles pourraient affecter les revenus énergétiques de la Russie. Toutefois, un tel scénario présente aussi des risques pour l’Ukraine, qui pourrait subir de lourdes conséquences si le conflit maritime s’intensifie.
Cette nouvelle phase du conflit illustre la montée des hostilités sur le front énergétique, avec des enjeux géopolitiques et économiques potentiellement mondiaux.
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