Dans un geste qui marque un durcissement notable de sa politique migratoire, le Département d’État américain a annoncé l’instauration d’une caution financière pouvant atteindre 15 000 dollars, imposée à certains demandeurs de visa. Ce dispositif, déployé à titre expérimental pour une durée de douze mois, vise les ressortissants de pays considérés à fort risque migratoire, notamment en raison de taux élevés de dépassement de séjour ou de systèmes de contrôle jugés défaillants.
Cette mesure concernera exclusivement les visas temporaires de type B-1/B-2, délivrés pour des séjours d’affaires ou de tourisme. Trois seuils de caution sont prévus — 5 000, 10 000 et 15 000 dollars — à déposer au moment de la demande, en garantie du respect des conditions de séjour. Selon les autorités américaines, cette exigence vise à dissuader les abus, tout en assurant que les coûts liés aux éventuelles irrégularités ne soient pas supportés par l’État.
La liste des pays ciblés n’a pas encore été officiellement dévoilée, mais plusieurs noms ont d’ores et déjà été évoqués. Elle inclurait notamment des pays africains comme l’Angola, le Tchad, le Cap-Vert ou la Guinée-Bissau, ainsi que des États du Moyen-Orient et d’Asie tels que l’Iran, la Syrie ou le Yémen. Certains d’entre eux figurent également parmi ceux proposant des programmes de citoyenneté par investissement, souvent critiqués pour leur manque de transparence.
Cette nouvelle exigence s’inscrit dans le prolongement d’une série de mesures restrictives initiées sous l’administration Trump et partiellement reconduites depuis. Elle intervient dans un contexte plus large de révision des dispositifs d’octroi de visa, marqué récemment par la fin de certaines dispenses d’entretien et l’obligation de présenter un passeport valide pour les candidats à la loterie des visas de diversité.
Si Washington défend cette initiative comme un instrument de régulation pragmatique, la mesure soulève des interrogations dans les milieux diplomatiques et au sein des organisations de défense des droits humains. Beaucoup y voient un filtre économique déguisé, susceptible d’exclure des voyageurs légitimes issus de pays à faible revenu, et de renforcer les barrières structurelles à la mobilité internationale.
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