En marge de la première séance plénière de la 55e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA), qui se tient à Antigua-et-Barbuda du 25 au 27 juin, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a conduit une intense série de rencontres diplomatiques axées sur la crise sécuritaire, politique et humanitaire que traverse Haïti.
Le chancelier haïtien s’est d’abord entretenu avec Mme Sabine Sparwasser, envoyée spéciale de l’Allemagne pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Préoccupée par la détérioration de la situation, la diplomate allemande a réaffirmé l’engagement de Berlin à soutenir Haïti, notamment à travers sa contribution à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) et par une coopération bilatérale renforcée.
Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste a ensuite rencontré Miroslav Jenča, sous-secrétaire général de l’ONU pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques. Cette réunion a permis d’aborder des questions stratégiques telles que le renouvellement du mandat du Bureau des Nations unies en Haïti (BUNUH), la possible transformation de la MMAS en mission de maintien de la paix, et la préparation du processus électoral à venir.
La diplomatie régionale a également été mobilisée. Le ministre haïtien s’est entretenu avec son homologue du Costa Rica, Arnoldo André Tinoco, en vue d’explorer les opportunités de coopération dans le domaine de la sécurité. Avec la ministre colombienne des Relations extérieures, Laura Sarabia Torres, il a été question de mettre en place un plan d’action conjoint coordonné par Haïti, avec l’appui de l’OEA et de la CELAC. La Colombie, qui assure la présidence tournante de la CELAC, s’est engagée à soutenir activement cette initiative.
Dans cette dynamique, le Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, a invité le chancelier haïtien à une séance de travail à Washington, marquant une volonté d’accélérer la coordination internationale en faveur d’Haïti.
Une rencontre avec la Secrétaire générale des Relations extérieures du Brésil, Maria Laura da Rocha, a permis de discuter de la coordination entre l’OEA, l’ONU et la CELAC-EU pour répondre à la crise haïtienne. Les deux parties ont également convenu de renforcer la coopération bilatérale dans des secteurs clés comme la sécurité, la santé, l’éducation, l’aide humanitaire et le développement, dans la continuité du Sommet Brésil-Caraïbes tenu à Brasilia le 13 juin dernier.
Malgré l’intensité des échanges et la multiplication des engagements diplomatiques, les annonces restent cantonnées au registre des intentions. Sur le terrain, la réalité est tout autre : l’insécurité gangrène les quartiers, l’accès aux services de base s’effondre et la population, épuisée, attend des mesures concrètes. Le temps des promesses à répétition semble désormais révolu pour un peuple qui ne peut plus attendre.
0 Commentaire