À Mirebalais, le 25 août n’a pas eu la même intensité cette année. La fête patronale en l’honneur de Saint-Louis, moment de ferveur et de communion qui attirait fidèles et visiteurs, a été suspendue. L’insécurité qui pèse sur le Bas-Plateau central a suffi à décourager autorités religieuses, habitants et festivaliers.
Autrefois, la ville s’animait de processions colorées, de messes solennelles, de musiques traditionnelles et de foires artisanales. Ces festivités ne se limitaient pas à un simple divertissement. Elles étaient le reflet d’un riche patrimoine culturel et spirituel transmis de génération en génération. Cette année, leur absence a laissé un silence lourd, qui rappelle combien la violence menace ce legs.
La peur a eu raison des préparatifs. Les routes menant à la ville sont jugées trop dangereuses et les rumeurs d’attaques armées ont convaincu beaucoup de rester à l’abri. La fête patronale s’efface ainsi du calendrier, tout comme d’autres célébrations dans le Bas-Plateau central qui disparaissent peu à peu sous la pression des groupes armés.
Au-delà de la dimension religieuse, c’est une part de la vie communautaire qui s’effrite. Ces rassemblements constituaient des moments de solidarité et de résistance sociale face aux difficultés du quotidien. Leur disparition traduit un affaiblissement du lien collectif et une atteinte à l’identité de la ville.
Pourtant l’espoir demeure. Les habitants gardent en mémoire les chants, les couleurs et les danses qui faisaient vibrer Mirebalais chaque août. Ils espèrent le jour où les cloches de l’église sonneront à nouveau, non pour alerter d’un danger mais pour inviter à la célébration et à la joie partagée.
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