Haïti, ravagée par la violence des gangs, une instabilité politique persistante et une crise économique sans précédent, reçoit un soutien du FMI qui approuve un programme de référence pour stabiliser son économie jusqu’en 2025. Mais dans un contexte aussi chaotique, la question reste : ce programme suffira-t-il à endiguer la catastrophe en cours ?
Le 20 décembre 2024, le FMI a approuvé un programme de référence pour Haïti, d’une durée de deux ans. Ce programme, bien qu'essentiel sur le papier, intervient dans un contexte de crise multidimensionnelle. Le pays fait face à une violence sans relâche, alimentée par des gangs armés qui contrôlent une partie significative du territoire, poussant plus de 700 000 personnes à fuir leur foyer. L’économie, quant à elle, est en récession depuis plusieurs années, avec une inflation galopante et une pauvreté omniprésente.
Le FMI affirme que ce programme vise à renforcer la gouvernance et restaurer la stabilité économique. Cependant, l’expérience passée soulève des doutes. Les précédents soutiens internationaux ont rarement donné des résultats tangibles face à l'ampleur de la crise. L’adoption de réformes économiques cruciales, comme la réduction de la dette ou l'amélioration des services publics, a souvent été freinée par l’instabilité politique et la corruption persistante.
Le FMI insiste sur l’importance d’un filet de sécurité pour protéger les plus vulnérables, mais ces mesures sont-elles réellement mises en place ? Haïti a déjà vu de nombreuses promesses internationales se dissiper dans le néant. En dépit de la bonne volonté affichée, les réformes essentielles semblent se heurter à la réalité du terrain, où la violence et l’instabilité politique rendent presque impossible toute mise en œuvre efficace.
Les autorités haïtiennes, malgré des efforts notables, sont confrontées à des défis de taille. Peut-on véritablement espérer que ce programme soit la clé de la stabilité économique quand les structures de gouvernance sont fragiles, et les institutions économiques en proie à la corruption et à l’inefficacité ? Ce soutien du FMI semble nécessaire, mais son efficacité reste incertaine.
Par Maxime Daniel ETIENNE.
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