Port-au-Prince, 19 novembre 2025 — Le Cabinet SENATUS, dirigé par Me Jean Renel Sénatus, a adressé une lettre ouverte au Protecteur du Citoyen, Me Jean Wilner Morin, pour dénoncer ce qu’il qualifie de « détention arbitraire et illégale » du pasteur et homme d’affaires Moïse Joseph, incarcéré depuis près de deux mois à Fort-Liberté sans aucun suivi judiciaire.
Selon Me Sénatus, le pasteur Moïse Joseph a été arrêté le 25 septembre 2025 « pour des raisons inconnues, imaginaires et sans fondement en fait et en droit ». Depuis cette date, il demeure privé de liberté sans qu’aucun juge ne soit officiellement chargé de son dossier.
La situation aurait empiré le 7 novembre, lorsque le juge d’instruction Jean Dudré Desravines, unique magistrat instructeur du Tribunal de Première Instance de Fort-Liberté, s’est déporté du dossier par ordonnance. Ce retrait a laissé le pasteur « livré à lui seul et à lui-même dans les geôles de la prison », souligne la lettre.
Le Cabinet SENATUS évoque des conditions de détention particulièrement humiliantes, marquées par « déboires, atteintes à la dignité et violations répétées des droits fondamentaux ». Me Sénatus estime que l’absence de juge d’instruction constitue en elle-même une violation grave des garanties constitutionnelles : • privation de liberté sans décision judiciaire,
• absence de suivi légal du dossier, • non-respect des garanties prévues par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par Haïti. « Pastè a nan prizon pou l ret tann lanmò… », dénonce la lettre, soulignant la détérioration de son état moral et physique.
Dans un contexte d’effondrement institutionnel et d’augmentation des détentions irrégulières dans le pays, le Cabinet SENATUS demande au Protecteur du Citoyen d’intervenir sans délai pour : • rétablir la légalité du processus judiciaire, • garantir le respect des droits du pasteur Moïse Joseph, • et mettre fin aux abus qui entourent son incarcération.
L’affaire suscite déjà de vives réactions dans le Grand Nord, où plusieurs avocats se sont associés à la démarche afin de dénoncer « une dérive inacceptable de l’appareil judiciaire ».
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