Haïti : l’ONU réagit au massacre de plus de 40 civils à Labodrie, les autorités restent silencieux

• Par Yvena ISIDOR
• 14-09-2025
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• Le Placentin

Dans la nuit du 11 au 12 septembre, le village côtier de Labodrie, dans la commune de Cabaret au nord de Port-au-Prince, a été le théâtre d’un massacre qui a coûté la vie à plus de quarante civils. Des gangs armés ont envahi la localité, incendiant des habitations et semant la mort parmi une population sans défense.

Face à cette tragédie, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé sa profonde indignation. Dans un communiqué, il a dénoncé une « violence insoutenable » et rappelé que de tels actes ne sauraient rester impunis. Il a exhorté les autorités haïtiennes à agir sans délai pour que justice soit rendue aux victimes.

Selon les premiers éléments recueillis, l’attaque serait liée à la mort d’un chef de gang connu sous le nom de « Vladimir », tué par les forces de l’ordre dans la région de Cabaret. En représailles, la coalition criminelle Viv Ansanm aurait pris pour cible Labodrie, réduisant en cendres ce village de pêcheurs et laissant derrière elle un lourd bilan humain.

Au-delà de la condamnation, António Guterres a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour soutenir Haïti dans sa lutte contre la prolifération des gangs armés. Il a insisté sur l’urgence d’un appui accru pour rétablir la sécurité et mettre fin à l’impunité qui nourrit ces violences à répétition.

Pour les habitants de Labodrie, il ne reste que les cendres, la douleur et les larmes. Ce massacre vient rappeler, une fois de plus, la fragilité d’un pays où les exactions criminelles continuent d’anéantir des vies et de fragiliser l’espoir d’un retour à la paix.

Face à cette tragédie, l’État demeure dans un silence assourdissant : ni communiqué, ni bilan officiel, ni déploiement de forces de sécurité. Abandonnés à eux-mêmes, les habitants et quelques hommes de défense improvisés tentent tant bien que mal de protéger la zone. Mais jusqu’à quand ce peuple oublié devra-t-il porter seul le poids de sa survie ?