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Washington interdit l'entrée sur le sol américain à quatre juges de la Cour pénale internationale

Washington a sanctionné jeudi quatre magistrates de la Cour pénale internationale (CPI), estimant que leurs procédures visant des soldats américains ou l'exécutif israélien étaient «illégitimes» et «politisées», une initiative immédiatement réprouvée par l'institution de La Haye.

Les mesures annoncées - interdiction d'entrée sur le sol américain, gel des avoirs détenus aux États-Unis - visent d'ordinaire des criminels ou des dirigeants politiques de pays adverses, plutôt que des magistrats. «Nous n'avons pas pris cette décision à la légère. Cela reflète la menace sérieuse que représentent la politisation et l'abus de pouvoir de la CPI», affirme le ministère américain des Affaires étrangères dans un communiqué. «Ces quatre personnes participent activement aux actions illégitimes et infondées de la CPI ciblant les États-Unis et notre proche allié», Israël, ajoute le département d'État.

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Les magistrates visées sont Solomy Balungi Bossa et Luz del Carmen Ibanez Carranza, à l'origine d'enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan. Mais aussi Reine Alapini Gansou et Beti Hohler, qui ont autorisé la CPI à lancer des mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Les juges avaient estimé qu'il y avait des «motifs raisonnables» de soupçonner les deux hommes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité dans la guerre à Gaza. En février, les États-Unis avaient déjà pris des sanctions contre le procureur de la CPI Karim Khan, qui avait initié cette procédure contre l'exécutif israélien. Le procureur s'est depuis mis en retrait, car visé par une enquête pour «faute présumée».

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi en remerciant tôt vendredi Donald Trump et son administration pour cette initiative. «Merci au président Trump et au secrétaire d'État Rubio d'avoir imposé des sanctions contre les juges politisés de la CPI. Vous avez défendu à juste titre le droit d'Israël, des États-Unis et de toutes les démocraties à se défendre contre le terrorisme sauvage», a écrit le dirigeant israélien sur X.

Selon Liz Evenson, de l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch, les sanctions américaines «visent à dissuader la CPI de désigner les responsables des crimes graves commis en Israël et en Palestine au moment où les atrocités israéliennes se multiplient à Gaza, y compris avec la complicité des États-Unis». «Les sanctions doivent servir à mettre fin à des violations des droits humains, pas à punir ceux qui cherchent à rendre justice pour les crimes les plus graves», a-t-elle ajouté dans une déclaration transmise à l'AFP.

Ni les États-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre. Ils ne reconnaissent pas sa capacité à poursuivre leurs ressortissants. Au cours du premier mandat de Donald Trump, la CPI, en particulier sa procureure d'alors, Fatou Bensouda, avait déjà été la cible de sanctions américaines - levées par Joe Biden peu après son arrivée au pouvoir en 2021.

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