L’ancien premier ministre du Québec Jean Charest estime que certains indicateurs pourraient potentiellement faire reculer Donald Trump concernant les tarifs de 25% imposés au Canada.
En entrevue avec Mario Dumont, M. Charest affirme que le président américain n’écoutera pas les politiciens canadiens ou américains concernant cette question. Il avance même que son propre secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, s’adressait à la Maison-Blanche, dimanche, lorsqu’il a évoqué que les tarifs douaniers pourraient être inférieurs à 25%. «En faisant une déclaration publique pour dire que ce ne serait peut-être pas 25%, il faisait pression sur la Maison-Blanche parce que ça n’a juste pas de bon sens ce qu’il est en train de faire», indique l’ex-premier ministre libéral.
Le président américain risque plutôt de baser ses décisions sur les marchés boursiers et les taux d’emprunt.
«Trump, il va suivre quoi? Les marchés boursiers, dit Jean Charest. S’ils réagissent comme on pense qu’ils vont réagir, là, ça va l’éveiller. Deuxièmement, il va suivre les taux d’emprunt aux États-Unis. Les bons de 10 ans américains et les taux d’intérêt là-dessus, c’est un marqueur très important.» «Si les taux d’intérêt augmentent, là, ils vont y réfléchir et commencer à chercher des portes de sortie», ajoute-t-il.
M. Charest croit que les politiciens canadiens doivent continuer de s’adresser directement au peuple américain, car l'opinion publique pourrait éventuellement faire pencher la balance, selon lui. «Il faudra continuer de parler aux Américains parce que Trump écoute les consommateurs américains», mentionne-t-il.
En ce qui a trait à la riposte canadienne, celui qui a aussi été vice-premier ministre du Canada plaide pour une réponse ferme, tout en gardant son calme. «Il faut garder la tête froide et se dire qu’on se lance dans une bataille qui va durer un certain temps, avance-t-il. Moi, je suis de l’école qu’il faut rester très ferme et prévisible, mais il faut répliquer.»
«Tout en répliquant, il faut se rappeler qu’on se fait mal à nous même, renchérit-il. Il y a une logique infernale dans les tarifs à laquelle on n’échappe pas. Ça va nous faire mal économiquement aussi, mais on n’a pas le choix parce qu’il faut faire face à la musique.»
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