La République dominicaine presse les autorités américaines de prolonger la loi HOPE/HELP pour Haïti. Ce régime préférentiel, vital pour l’industrie textile haïtienne, irrigue aussi l’économie frontalière dominicaine.
Adoptés en 2006 puis renforcés en 2010, les programmes HOPE et HELP ouvrent aux vêtements confectionnés en Haïti un accès au marché américain sans droits de douane. Cette mesure a propulsé le secteur textile haïtien et fait de la zone franche CODEVI, implantée à Ouanaminthe, son principal pôle industriel. Des dizaines de milliers d’emplois haïtiens en dépendent, tout comme un réseau de fournisseurs dominicains qui alimentent cette production en tissus et intrants.
Les acteurs du secteur, à commencer par l’industriel Fernando Capellán, multiplient les mises en garde : l’expiration de ces avantages tarifaires fragiliserait un rare noyau d’emploi formel à la frontière et mettrait en péril la filière binationale. Selon diverses estimations, entre 15 000 et plus de 25 000 postes seraient directement menacés.
À quelques mois de l’échéance fixée par Washington, l’enjeu dépasse la simple économie. Dans un contexte d’insécurité chronique en Haïti et de tensions migratoires à la frontière, la reconduction de la loi HOPE/HELP pour Haïti est perçue comme un levier pour préserver une certaine stabilité sociale et maintenir l’un des derniers liens productifs entre les deux pays voisins.
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