Gonaïves, 2 octobre 2025. — Ce jeudi, les funérailles de Ti Will, un ancien acteur armé bien connu dans la cité de l’Indépendance, se sont déroulées en présence de dizaines de personnes.
La cérémonie, marquée par une forte présence d’hommes lourdement armés circulant sans crainte, a ravivé de vives interrogations sur la capacité de l’État à imposer son autorité et à rétablir la paix dans le pays.
Ti Will, dont le nom reste associé à l’histoire sanglante des événements de 2004 à Gonaïves, avait participé aux affrontements qui ont contribué à la chute du régime Lavalas dirigé par l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. Son image demeure controversée : pour certains, il incarnait la lutte contre un pouvoir contesté ; pour d’autres, il restera l’un des responsables d’un des épisodes les plus sanglants de la crise politique haïtienne.
Une démonstration de force: Lors de ses obsèques, ce qui a le plus frappé l’opinion, c’est la présence massive d’hommes armés, certains exhibant des fusils d’assaut et des machettes, défiant ouvertement les forces de l’ordre. Des images et témoignages révèlent que plusieurs individus, non affiliés à la Police nationale, ont défilé librement devant les agents sans être inquiétés.
Cette scène interroge une fois de plus sur l’ampleur du phénomène de la prolifération des armes en Haïti. • Les civils armés sont-ils aujourd’hui plus nombreux que les policiers ?
• D’où proviennent ces armes qui circulent si librement entre les mains de particuliers ? • L’État a-t-il encore la capacité d’imposer son monopole de la violence légitime ?
Ces questions restent ouvertes, alors que la population s’interroge sur la possibilité même de parvenir un jour à une paix durable, dans un pays où les groupes armés semblent défiler sans crainte, même dans un événement aussi sensible que des funérailles.
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