Un atelier clandestin de fabrication de faux documents officiels a été démantelé à Higüey, dans l’est de la République dominicaine. L’opération, menée par la sous-direction régionale des enquêtes en collaboration avec le département de la contrefaçon de la police nationale, visait un réseau soupçonné de fournir des papiers falsifiés à des ressortissants haïtiens en situation irrégulière.
Quatre personnes ont été interpellées, dont le propriétaire dominicain des lieux, Rey De Oleo, âgé de 46 ans. Trois ressortissants haïtiens ont également été arrêtés : Elso Pierre (37 ans), Wendi Eldo (21 ans) et Josiana Eldor (23 ans), cette dernière formellement identifiée grâce à son passeport.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les membres du réseau proposaient leurs services à des migrants haïtiens désireux de régulariser leur situation pour un montant pouvant atteindre 15 000 pesos dominicains par document. Les documents concernés comprenaient principalement des permis de travail, mais aussi d’autres papiers administratifs essentiels.
La perquisition a permis la saisie d’un important lot de matériel : 14 dossiers complets aux couleurs de la Direction générale de la migration, une carte falsifiée au nom de Michel Lebien, quatre copies de documents officiels, trois fausses cartes de vaccination contre la Covid-19, ainsi que cinq cartes d’identité haïtiennes et 18 cartes électorales dominicaines. Les enquêteurs ont également retrouvé 54 photos d’identité au format 2x2, laissant présumer une production en série.
Ce démantèlement met en lumière une réalité plus profonde : nombre de ressortissants haïtiens se tournent vers de tels réseaux faute d’alternatives légales, non par fraude, mais par nécessité. Face à l’insécurité chronique, à l’instabilité politique et à la misère qui gangrènent Haïti, beaucoup préfèrent risquer l’irrégularité administrative plutôt que de retourner dans un pays où la vie quotidienne est devenue synonyme de danger et de désespoir.
Une enquête plus approfondie a été ouverte afin d’évaluer l’ampleur du réseau et d’identifier d’éventuels complices, rassurent les autorités.
0 Commentaire