Comme on pouvait le craindre, aucun Collège présidentiel n’a encore produit de résultats concrets en Haïti. Aujourd’hui, cette tendance semble se confirmer. Après quatre coordonnateurs, le Conseil présidentiel de transition (CPT) continue d’accumuler les échecs face à une situation nationale sans précédent. Si les premières démarches de Laurent Saint-Cyr semblaient prometteuses, le représentant du secteur privé des affaires s’inscrit désormais dans la continuité des échecs constatés au sein du CPT.
Dès son arrivée à la tête du Conseil, le 7 juillet dernier, Laurent Saint-Cyr a lancé une série de consultations avec d’anciens présidents haïtiens et a annoncé offissieusement un remaniement ministériel plus adapté à la crise actuelle. Il a également procédé au remplacement du directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), dans l’espoir d’améliorer la réponse sécuritaire. Un mois plus tard, les résultats concrets se font toujours attendre, en dépit des promesses de solutions rapides.
Quatrième coordonnateur du CPT, Laurent Saint-Cyr a notamment rencontré les anciens chefs d’État Jocelerme Privert et Jean-Bertrand Aristide pour discuter de la sécurité, des réformes prioritaires et de l’organisation des prochaines élections. Il a mis en avant l’importance du dialogue national et de l’unité pour ramener la stabilité dans le pays. Pourtant, malgré les changements au sein de la PNH, l’insécurité continue de s’aggraver.
Les forces de l’ordre peinent à contenir les groupes armés, qui contrôlent aujourd’hui plus de 80 % de la capitale, malgré la présence de la Mission multinationale de soutien à la sécurité. Le CPT est pourtant censé remettre le pouvoir à des dirigeants élus le 7 février 2026. Cela implique d’abord de rétablir la sécurité afin de permettre l’organisation d’élections générales, un objectif de plus en plus compromis par la montée de la violence à Port-au-Prince et dans l’Artibonite, deux régions qui concentrent plus de la moitié de la population haïtienne. Par ailleurs, certains observateurs dénoncent une volonté manifeste des membres du CPT de prolonger leur mandat au-delà du délai fixé. Des voix s’élèvent pour réclamer leur éviction immédiate et la mise en place d’une nouvelle transition, plus conforme aux principes constitutionnels.
De nombreux citoyens expriment leur scepticisme face au fonctionnement du Conseil présidentiel de transition (CPT), le comparant à un parlement fragmenté, miné par des divergences idéologiques. Selon eux, cette structure rend impossible toute solution durable.
Sur le plan sécuritaire — condition essentielle à l’organisation des élections — la situation reste préoccupante : les gangs contrôlent toujours plus de 80 % de Port-au-Prince, malgré les changements opérés à la tête de la Police nationale. Les différents coordonnateurs, de Edgard Leblanc Fils à Laurent Saint-Cyr, n’ont pas réussi à améliorer la situation. Le CPT accumule les échecs dans sa gestion de la crise.
Face à cette impasse, une double question se pose : allons-nous vers une nouvelle transition, ou peut-on espérer une transformation efficace de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) pour restaurer l’ordre et permettre des élections crédibles ?
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